dimanche 24 mai 2015

Frank Sinatra dans un mixeur

Avec un titre comme ça, on ne peut manquer d'être attiré, d'être curieux : Frank Sinatra ? Le crooner ? Le chanteur de "New-York, New-York" ? Dès les premières pages, le lecteur est conquis : la langue est imagée, les personnages attachants, à commencer par le héros, Nick Valentine. Détective privé, ex-policier, alcoolique surtout (essayez de compter le nombre de Coronas, de verres de whisky bus tout au long du livre !), il a pour compagnon et seul ami un yorshire terrier du nom de... Frank Sinatra ! Le voilà donc, le Frank Sinatra du titre... Et le mixeur ? Il faudra attendre quelques pages pour le savoir.

L'intrigue - mais est-elle si importante que cela, cette intrigue ? - se déroule à Saint-Louis, Missouri. Matthew McBride connaît bien les lieux. Il y a vécu, y vit encore une partie de l'année. Il a travaillé pendant des années pour les usines Chrysler, sur les lignes de montage de vans, de monospaces. Petite vengeance ? A deux reprises, dans le roman, il évoque la marque du constructeur automobile... La première fois, pour évoquer le cas (véridique) des passeurs de drogue, qui convoient depuis le Mexique, leur poudre, cachée dans l'habitacle des véhicules ; la seconde pour évoquer une usine désaffectée de la marque américaine.

Le livre est culte aux Etats-Unis. Et il y a de quoi ! Des personnages de demeurés, qui ne pensent qu'à une chose : s'escroquer les uns les autres. Des tordus, des camés, des idiots. Une panoplie de pauvres types, qui nous régalent de scènes d'anthologie : la scène de torture dans la crypte d'une église, le cambriolage dans l'appartement de Parker et la grandiose scène finale, jouée sur un air connu, celui de "New-York, New-York", chanson interprétée par... Frank Sinatra.

La violence du livre - et quelle violence ! - est compensée par un humour incroyable. Vous apprécierez notamment les belles réparties de Nick.

A lire. Absolument.

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